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InnIS: Innovation & Information Stratégique
9 décembre 2005

La fin du royaume de l'Humain

Les auteurs de science-fiction nous avaient prévenus, les prophètes et autres voyants nous l'ont maintes fois répété. Ça nous faisait peur un temps et puis on l'oubliait. À la date annoncée, on y pensait bien un peu en souriant et puis finalement, tout se passait bien. La fin du monde tant annoncée, ou plutôt notre disparition, l'éradication de l'espèce humaine, n'a jamais eu lieu. Après le pétard mouillé du bug de l'an 2000, on en arrivait enfin à penser que l'Homme contrôlait parfaitement son environnement et donc son destin. La technologie ne nous trahissait pas.

Et voilà qu'aujourd'hui, à coup de suites d'arguments logiques implacables, on nous annonce que le règne de l'homo sapiens touche naturellement à sa fin.
toyota_kaikan

La raison ? La technologie. Celle-là même qui a fait de l'Homme ce qu'il est aujourd'hui, celle qui lui à permis d'évoluer, d'être plus qu'un simple animal, d'agir sur son environnement plutôt que de toujours le subir.

Au-delà des quatre dimensions "matérielles" d'espace et de temps, l'Homme en créa même une cinquième, "immatérielle", qu'il appela l'hyperespace. Cette dernière permettait de contenir et de partager l'information, sans contrainte ni d'espace ni de temps.

Dans le même temps, l'Homme perfectionna le Robot. Le Robot épaulait l'Homme, le remplaçant dans des tâches ingrates et répétitives. Puis l'Homme perfectionna le Robot et fit ressembler le Robot à des êtres vivants, et fit agir le Robot comme les êtres vivants.

Aujourd'hui nous en sommes là. Sony nous propose depuis plusieurs années déjà son chien-robot "Aïbo". Les constructeurs Japonais en sont d'ailleurs plus loin puisqu'ils travaillent à la fabrication de robots humanoïdes de plus en plus proches de l'être humain dans leurs comportements (vidéo intéressante à ce sujet, ici). Ils annoncent même que la meilleure équipe de footballeurs robots sera capable en 2050 de battre la meilleure équipe de footballeurs humains (l'article ici). L'intelligence artificielle et la puissance de calcul évolue aussi, tant et si bien que l'on annonce que le cerveau humain sera égalé par son homologue artificiel vers le milieu de ce siècle (plus d'info sur la prédiction de Ray Kurzweil ici).

Ainsi, en 2050, nous aurons des robots au moins aussi performants que les humains sur le plan physique que par leur capacité de raisonnement. Et eux continueront d'évoluer. Quelle sera dès lors la raison d'exister de l'homo sapiens lorsqu'il aura créé une espèce plus évoluée et plus performante que lui, capable d'évoluer et de "progresser" plus rapidement que lui ? Quel est notre but lorsque nous voulons créer de telles machines ? Se débarrasser définitivement de toute forme de travail, de toute forme d'effort ? L'Homme Contemplateur ? L'Homme Légume ? Ou bien l'Évolution ? Mais dans ce dernier cas, la tâche de l'être humain sera accomplie, et nul nous sera besoin de continuer à vivre puisqu'il existera une espèce supérieure à la notre.

Ou alors l'Homme reconnaîtra comme imparfaite son enveloppe biologique et tentera de l'améliorer (c'est déjà ce qu'on prépare avec les nanotechnologies), voire de s'en débarrasser au profit d'un autre support (électronique par exemple) ?


Quand je lisais Isaac Asimov ou Dan Simmons, c'était de la science fiction et je regrettais de ne pas pouvoir connaître ces futurs "lointains". Aujourd'hui, en ouvrant les yeux, je vois que je vais faire partie de ces histoires. Mais la fin du bouquin n'est pas écrite.

Pour aller plus loin, vous pouvez notamment aller faire un tour sur le blog de Jean Michel Billaut, proposé en lien sur ce blog.

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