L'innovation destructrice ?
Dans un commentaire d'un
article du blog de Jean-Michel Billaut, un internaute se demande si
l'innovation, par les changements qu'elle apporte, ne va pas détruire
de la valeur plutôt qu'en créer (il prend notamment l'exemple des
artistes avec le problème des droits d'auteurs et de la presse papier
qui fait de moins en moins de vente).
Il faut dire que
l'article en question à de quoi susciter des commentaires. Il s'agit en
effet d'une vidéo d'André-Yves Portnoff, prospectiviste, qui expose à
la caméra sa vision et ses doutes quant au futur que l'on est en train
de construire. Nous avons eu la chance d'avoir des cours d'André-Yves
Portnoff cette année, à l'Istia, et c'est vrai que l'on retrouve dans
la vidéo son langage franc, direct et critique.
C'est vrai que l'innovation est destructrice, mais elle l'est pour ceux qui n'innove pas! Les horlogers qui n'ont pas vu arriver le quartz ont disparu au profit de ceux qui ont fabriqué la montre à quartz, mais l'emploi de cette technologie a permis de réduire les coûts de production et de vente, tout en augmentant la fiabilité du système; le marché s'est alors vu ouvrir de nouvelles portes.
Il en est de même dans l'économie de l'immatériel.
Depuis que j'ai découvert pandora.com,
il y a peu, je n'utilise plus que ce service pour écouter de la musique sur
mon ordinateur, bien que j'ai passé des heures à convertir tous mes CD
au format mp3 pour les écouter avec Itunes. Pandora vous fait écouter
de la musique en accord avec vos goûts musicaux. Ainsi, peut importe
que l'artiste dont on écoute le morceau nous soit connu ou pas, car on
est assuré que la musique nous corresponde. J'ai ainsi découvert des
dizaines d'artistes et de groupes que je ne connaissais pas et que
j'aimerais découvrir plus en profondeur. Sur Pandora, je peux acheter
leurs albums.
Ce service permet de donner à tout
artiste le pouvoir d'être diffusé et d'être acheté par le consommateur,
bien plus que ce que permettaient les majors, ces derniers ne tablant que
sur les "potentiels gros hits", plats et sans originalité.
Alors oui, le mp3 fait mal à certains acteurs du domaine de la musique (souvent ceux qui ont le monopole, bizarre...), mais il permet aussi à d'autres, les plus innovants, de répondre à de nouveaux besoins et de gagner de l'argent en proposant des services pertinents, plus proches de ce que désire vraiment le consommateur.