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InnIS: Innovation & Information Stratégique
16 décembre 2006

Internet et déontologie

don_quich

J'ai hésité à amener ici cet article que j'ai déjà publié sur un autre blog, mais dans la mesure où il concerne l'usage d'internet, il me semble qu'il a sa place.


Mon métier m'amène à être relativement beaucoup sur Internet. Tout le monde sait que l'on y trouve pas mal de choses dessus. Des sympas et des pas sympas, et beaucoup d'autres encore...
Lors d'une de mes "pérégrinations" sur une de mes passions, la musique, je suis tombé sur un truc qui renvoie aux raisons qui poussent à écrire sur Internet, à la mode, l'air du temps, la fréquence pour que des internautes pointent leur flux RSS sur le site, tout ça quoi... C'est valable pour les blogs ou sites privés, mais pour des sites commerciaux, évidemment, la question est encore plus cruciale.
Il y a des lois sur la contrefaçon pour essayer de la limiter mais globalement, ça se résume un peu à pas vu, pas pris. Et l'on ne parle même pas de la pertinence du contenu, des sources et ainsi de suite.

Au-delà des tentatives institutionnelles et étatiques diverses pour le contrôle d'Internet (je vous renvoie sur... Internet sur cette question), pour l'internaute moyen et la communauté internet, il y a tout de même un minima à respecter pour le bon usage de cet espace. Et c’est la raison de ce post.

En faisant des recherches sur Ze Maître Mozart, je me rends compte sur un article de l’agence Reuters (en anglais) que toutes ses partitions sont rendues disponibles gratuitement sur Internet par l’intermédiaire de The International Mozart Foundation, Salzburg, Austria.
Et comme je parle et lis plus naturellement en français, je suis donc forcément attiré par le même sujet (tiens, c’est bizarre)… mais en français. Je ne voyais pas de rapport direct entre le site de Génération Nouvelles Technologies et le sujet mais pourquoi pas, et c’est même tant mieux pour la diffusion de la musique classique.

En lisant, je m’aperçois que c’est tout bêtement la traduction quasi-littérale de l’article anglais – le titre y compris. Je regarde les auteurs et curieusement, ce ne sont pas les mêmes. Je relis mais non… vous allez sur Babelfish et zou, le texte est traduit (bon d’accord, parfois avec quelques corrections à effectuer  ). Je me suis dit que j’ai peut-être oublié quelque part la référence de la source en haut ou en bas mais… que nenni.

Je décide donc de m’inscrire sur GNT et je mets dans les commentaires sur l’article que ce n’est pas bien de ne pas mettre la source parce que cela s’appelle du plagiat, globalement. Non satisfait de mon truc je décide d’envoyer un courrier aux administrateurs du site et là c’est stupeur : l’auteur de l’article en français est le rédacteur en chef du site !
La réponse m’arrive plus tard en notifiant que la référence est dans l’article. Oui, excepté que le paragraphe n’est qu’un bout de l’article qui est donc une traduction.

Et là ça devient « comique » parce que j’en viens au début de mon topic :p
- La personne me dit qu’elle y a apportée une valeur ajoutée parce qu’elle y a rajouté un hyperlien sur le site de la Fondation. Monsieur a l’outrecuidance de me dire qu’il n’a pas tout retranscrit. Ouais… Depuis quand est-ce réécrire un article que de le tronquer ? Et les internautes sont-ils si imbéciles pour ne pas savoir recopier The International Mozart Foundation in Salzburg, Austria dans un moteur de recherche et le trouver eux-mêmes ??
- L’autre grief à son égard était que pour tous les lecteurs de GNT, c’est son article donc s’il y en a un autre, c’est l’autre qui copie ! Mais non, globalement, la conversation s’est arrêtée court.


Que l’on soit clair : ce n’est pas sur la pertinence de l’article, ni sur la diffusion possible de Mozart qu’il y a souci.
Je lui demandais simplement en gros de mettre le nom de l’auteur original (et non par le truchement d’une référence perdue au milieu d’un article de ceux qui en possède les droits comme indiqué à la fin de l’article original), histoire de rendre à César ce qui est à César…

Là où ça fâche, donc, c’est le plagiat et plus fort encore, de la part d’un rédacteur en chef.
Qu’un rédacteur quelconque le fasse, il a droit à une réprimande et il reformule avec une vraie valeur ajoutée son article s’il ne veut pas citer le réel auteur.

Je n’aurais même pas eu l’idée de ce post en fait s’il a reformulé ou s’il a rajouté cet auteur en question parce que forcément, on en arrive à ce qu’il est convenu d’appeler du naouak ! :p
En général, si l’on est Rédacteur en Chef, c’est que l’on a fait preuve de quelques compétences intellectuelles et professionnelles mais également humaines pour donner une vision générale à un groupe, un motto.
Là où ça cloche, c’est lorsque le-dit rédacteur en chef non seulement plagie et ne le reconnaît même pas mais en plus vire les commentaires dérangeants (le mien :p ), donc sans modifier son article. Hors de question de mettre des doutes dans la tête des lecteurs, non mais ! :p

Question : que vaut la crédibilité du site avec une personne de la sorte ? Voudrait-ce dire aussi que tous les autres rédacteurs procèdent de la même manière ?
Remarquez que la pertinence de leurs articles n’ont pas de mal à être défendues, « éventuellement » ils ne l’auraient donc pas écrit :p
La question se pose à juste titre puisque la direction ne se dérange pas pour le faire.

Question : quelle déontologie journalistique suivent-ils avec une vision pareille de leur chef ?

Question : Internet peut éventuellement être une grande poubelle intellectuelle et philosophique mais si des internautes, des gens, des humains se battent pour qu’il soit un espace libre et de valeur, est-ce pour permettre ce genre d’(ex)action ?

Question : Quelle valeur accorde ce rédacteur en chef aux internautes lecteurs ? je rappelle que la V.A. dont il se prévaut c’est un hyperlien, la belle affaire ! Monsieur se pose en grand gourou de l’information et je n’ai même pas eu envie d’aller voir ses autres productions ( ?) mais le fait de donner une information justifie-t-elle n’importe quoi ?

Pour la forme, j’ai envoyé un courrier chez Reuters en leur demandant juste de comparer les hyperliens (le leur et celui du plagiaire) puisque ce n’est pas à moi de demander réparation (si tant est qu’il y ait réparation à effectuer, peut-être ont-ils des accords).

Je n’ai pas non plus de réponses aux questions que j’ai posées puisqu’après tout chacun utilise Internet comme il l’entend.

En revanche, j’ai à réagir lorsque de telles anomalies se produisent parce que si des cadres dirigeants font n’importe quoi, les conséquences sont lourdes derrière et ça ne vaut pas simplement pour un vulgaire article parmi des milliards, c’est pour tout.
Et ma foi, ce sont d’innombrables gouttes qui font l’océan.

Est-ce vraiment une faiblesse humaine de croire que le sens des responsabilités ne se soit pas volatilisé ?

(Sur la contrefaçon)


Don Shoob QuiShoote

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